La ligne oblique génère un déséquilibre. Conçevant par sa forme même un avant et un après, l’oblique quitte une stabilité pour tendre à une autre. Cette position en sursis ouvre un espace en mouvement, un temps de transformation.
Durant cette intervalle, l’oblique peut être déterminée de différentes manières suivant les buts qu’elle suit:
Par l’ énergie de l’ élan ou du défi comme expression de dématérialisation de la réalité au profit de la puissance de la pensée pure, de la volonté, de l’idéal.
Par l’ énergie de la chute imposant les règnes de la pesanteur, de l’inertie, de la fatalité.
L’essence dynamique de la ligne oblique m’a amenée à repenser le rapport entre abstraction et figuration, comme une confrontation entre idéalisme et réalisme d’où peuvent surgir des interstices. Ces interstices pourraient se rapprocher de l’idée d’un produit sécrété, c’est-à-dire la résultante d’une dépense d’énergie et d’une réaction entre deux corps qui verrait la libération d’un nouveau.
La naissance de ce troisième corps (ou état, substance) est engendrée par la lutte entre le statique et le non-statique, le stable et le non stable, le pur et l’impur.
Ce substrat serait le témoignage d’une évolution qui dévoilerait la fragilité et la faiblesse des dynamiques ne pouvant se soustraire à la physicalité des formes et des choses.
J’ai choisi la sueur, les empilements, la lumière molle, les fac-similés, les basculements pour tenter de faire apparaître ces failles entre volonté et capacité, contrainte et libération des formes et des énergies.